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journal du parc national de Boubandjida
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journal du parc national de Boubandjida
  • Paul Bour présente la vie du parc de Boubandjida au Cameroun (Afrique) : faune, anti-braconnage, protection de l’environnement, écotourisme, observation en U.L.M., safari-photo, ornithologie, pêche, projets de conservation, réintroduction d’espèces.
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18 avril 2007

Joyeuses Pâques

Pâques

En ce début du mois d'avril, la chaleur grimpe furieusement. Sous des ciels plombés, la température dépasse les 40° en journée, et ne décroît pas assez pendant la nuit pour permettre le sommeil réparateur nécessaire à effacer la fatigue de cette déjà "fin" de saison. Eh oui, de l'avis général, il n'y a pas grand-chose à attendre sur le plan clientèle en avril et au-delà.

Je suis donc d'autant plus surpris lorsqu'aux quelques réservations de ce début de mois se rajoutent pas mal de clients imprévus ! Au final, la première quinzaine d'avril s'avère "excellente", à l'échelle du reste de la saison, du moins !

Mes projets de sortie en brousse sont donc mis à mal ; au moins est ce pour une bonne cause cette fois ci.

Le jour de Pâques,  je rencontre le lamido, en compagnie du conservateur et de mon ami Alain, l'expert faune du projet FFEM. Nous venons préciser l'idée de confier la gestion du parc à son autorité, seule issue à nos yeux pour oser espérer un avenir pour le parc. L'idée prend tournure, j'espère que cela se fera rapidement, ce qui n'est guère d'usage ici …

Je pense néanmoins que nous avons son assentiment entier, et il prouve par ailleurs sa volonté de s'investir dans l'ensemble des préoccupations de son lamidat. Il initie des projets tous azimuts, santé, culture, élevage, écotourisme… Tout cela est assez prometteur et bien que je sois inquiet de voir toute les implications que sous-entend notre projet, je sors de notre visite quelque peu requinqué.

Au chapitre des éternelles misères, en voilà encore deux qui me sapent le moral et feraient douter les plus tenaces : le 5 avril, au lendemain de notre arrivée de Garoua je demande que soient vérifiés les niveaux de mon vieux berliet. Quelques minutes plus tard, j'entends démarrer le moteur dans la petite pente qui mène au campement. Sachant que ce véhicule possède des freins pneumatiques exigeant la mise sous pression préalable des bouteilles d'air comprimé, cette pratique est extrêmement dangereuse. Je me précipite donc, juste à temps pour voir le camion disparaître à grande vitesse dans la pente… pour réapparaître quelques secondes plus tard en marche arrière, entraîné par la contrepente, de percuter un arbre et de repartir en marche avant, droit dans l'unique trou qui se trouve au bord de la piste… !

Tout le monde se précipite, craignant le pire pour le "chauffeur" qui n'en n'a jamais été un, et accessoirement pour le camion. Fort heureusement, l'imbécile à l'origine de l'affaire est sain et sauf, bien qu'un peu choqué, et le camion n'a pas subi grand dommage mais se trouve en fâcheuse posture. Il nous faudra la journée pour le sortir de là… Je suis effondré par tant de …

Quelques jours plus tard, le premier orage de la saison s'abat sur le campement et la tresse de paille qui couvre le toit tôlé de ma case est arrachée. L'orage était insignifiant et n'a pas même suffi à rafraîchir l'air. Il en faudra un second le lendemain, précédé d'un gros coup de vent pour remédier à la situation. Ce coup-ci le vent a arraché la bâche qui couvrait mon ULM et l'une des fixations battue et rebattue sur la toile de l'appareil occasionne 10 trous dans celle-ci, dont deux conséquents !

Décidément la poisse continue…

Au campement on m'annonce que le python que j'ai dernièrement réussi a capturer pour initier un vivarium, a fuit. En réalité il a été libéré sciemment, le personnel voyant d'un très mauvais oeil mon goût pour les serpents !

Si pour ma part je suis un peu assommé par l'accumulation de toutes ces mésaventures, il n'en faut pas plus pour inspirer tout autre chose à mon personnel : on m'a jeté un sort…Inutile d'essayer de luter contre cela, je n'y parviendrai pas. Je conviens donc avec eux que nous ferons appel au marabout, seule manière de leur rendre la sérénité. Si je ne crois guère aux "pratiques" comme on dit ici, je sais aussi qu'il me sera impossible d'obtenir quoi que ce soit de mes personnels tant qu'ils seront convaincus que tous leurs efforts seront condamnés à l'échec, puisque nous sommes victimes d'un sort et qu'il nous faut d'abord le contrer.

Le 11 avril nous nous rendons au village de Managna pour y voir les fameuses traces de dinosaures et évoquer avec le chef du village les possibilités de rendre le site plus accessible aux touristes. Le site mériterait un aménagement qui susciterait sûrement le détour de la plus grande majorité des visiteurs du parc. Je compte donc créer une petite piste d'accès et réaliser un panneau indiquant l'endroit sur le bord de la piste principale… dès que la niveleuse sera remise en état. Pour l'heure sont état est … stationnaire.

Nous avons aussi profité de ces derniers jours pour recevoir les petites sœurs de mon amie Maï. Au départ l'idée était de tester grandeur nature mon projet de recevoir de petits groupes d'enfants des villages voisins pour les initier à la faune et faire un peu d'éducation environnementale. J'ai donc proposé à Maï de faire venir une demi douzaine d'enfants de son entourage familial, pour passer trois jours avec nous dans le parc. Cela devait me permettre de mesurer les difficultés pratiques, jauger les besoins, réfléchir à la pédagogie à adopter… Tout cela était complètement gratuit bien sûr, pourtant tous les parents contactés ont refusé : crainte des animaux, dangers de la brousse... pourtant il s'agissait là de gens d'un certain niveau social… On mesure le chemin à parcourir !

Au cours de ces quinze jours, nous avons été accompagnés de David, sympathique suisse qui s'est mis en tête de traverser l'Afrique du Nord au Sud, seul à bord d'un 4x4 qu'il s'est aménagé… Bien qu'il ait déjà un bon bout de chemin derrière lui, il a encore le regard neuf et frais, et ne boude pas son plaisir de goûter à la brousse qu'il croque à pleines dents. Ses émerveillements ponctués d'un "excellent ! " à l'accent suisse qui nous restera en mémoire et sa joie de vivre sont un vrai plaisir et une cure de jouvence pour moi, même si tous nos avatars écornent un peu sa perception de l'Afrique…

Passionné de photo, il pourra nous aider à colorer notre site de belles images, bien que le sort s'acharne à lui refuser les bonnes conditions de prises de vue, et surtout de croiser les lions que les clients parviennent pourtant à voir !

Allez donc jeter un coup d'œil à son site : www.david-rouge.ch

  No comment !

 

 

 

 berliet_tomb_

 


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