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journal du parc national de Boubandjida
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journal du parc national de Boubandjida
  • Paul Bour présente la vie du parc de Boubandjida au Cameroun (Afrique) : faune, anti-braconnage, protection de l’environnement, écotourisme, observation en U.L.M., safari-photo, ornithologie, pêche, projets de conservation, réintroduction d’espèces.
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31 mars 2007

Du bon et du moins bon !

 

 

 La dernière quinzaine à été un peu plus riche en évènements et pour une fois tous ne sont pas si mauvais. Il est vrai que les échos qui me reviennent de mon blog, en disent qu'il en émane un aspect général plutôt négatif ! En réalité, pour être immergé depuis longtemps dans les problèmes, je n'en ai pas vraiment conscience !

Ce coup ci j'ai quelques bonnes nouvelles : d'abord, j'ai enfin ramené mon ULM à Boubandjida et évidemment ça a été l'occasion de me rendre compte de l'invasion par les bœufs des bororos, dont nous pensions que nous serions épargnés cette année en raison des exactions dont l'ethnie bororo est victime dans le secteur. Malheureusement il n'en est rien, les troupeaux de bœufs sont bien là mais cette mauvaise nouvelle en vaut une bonne puisque nous constatons qu'à l'inverse des années passées, ils se tiennent à l'extérieur du périmètre des pistes… Pour l'instant du moins ! 

J'en profite pour faire du refoulement, ce à quoi l'ULM se prête parfaitement. Doublé de quelques coups de fusils lâchés depuis le sol par une équipe qui à bien voulu participer à la manœuvre, nous semons la zizanie dans les dizaines de troupeaux qui paissent un peu partout. L'ULM est l'outil idéal pour ce travail, il permet de repérer les troupeaux de très loin et d'intervenir sur tous, ce qui serait impossible à pieds.

Passage au ras des arbres et quelques coups de corne de brume nous permettent d'effrayer les bœufs qui s'égaient dans tous les sens.

Il faudra du temps aux Bororos pour récupérer tous les égarés, et nous espérons que cela suffira à les dissuader de revenir dans le secteur, ce qui est loin d'être acquis. Dommage, les bororos sont une ethnie très sympathique, physiquement très beaux, je les aime beaucoup. Le problème est que ces nomades sont ingérables et n'en font qu'à leur tête. Ils ne vivent pas de leurs bœufs qu'ils thésaurisent. Leurs troupeaux sont leur richesse, qu'ils accumulent. Leur croissance est exponentielle. Ils se nourrissent sur la faune, émondent les arbres par centaine pour nourrir leurs bœufs, véhiculent les épizooties… bref, un fléau sous tous les aspects.

L'ULM m'a permis aussi de détecter quelques braconniers, dont l'un chassait avec des chiens, pratique très efficace et de plus en plus répandue, qui en plus complique la tache des anti- braconniers qui se font repérer par les chiens avant de pouvoir intervenir.

Yérima, l'un de mes éléments, me semble prendre un peu d'ascendant sur les pisteurs du parc et réussit à rassembler un semblant d'équipe anti braconnage d'où émane un peu de motivation me semble-t-il. Je fais un peu de formation pour que nous puissions travailler en binômage ULM équipe au sol. Assez difficile et un plutôt comique…

Si seulement je disposais de quelques finances pour motiver tout ces gars !

Pour le reste ce sont plutôt des bonnes nouvelles, l'ULM nous a permis de voir beaucoup d'animaux, plein d'élands, d'éléphants.

Au sol, nous avons vu des élands, des éléphants dont un porteur absolument exceptionnel pour le Cameroun, deux fois la panthère, quelques damalisques et quelques girafes pour lesquels je suis si inquiet. La grande satisfaction pour moi est d'avoir vu pas mal d'animaux au nord du parc, sur ces pistes où nous ne voyions plus grand-chose ces dernières années. Si nous parvenons à maintenir la sécurité dans le secteur nous pourrions rapidement rendre ce secteur à la visite.

Autre satisfaction aussi, nous nous rendons aux mayos Sénaroua et Sénabou, d'où en général nous revenons toujours avec quelques braconniers et des centaines de mètre de filets… ce coup ci rien ! Un braco mis en fuite, quelques traces de pas et surtout, cerise sur le gâteau, un capitaine de 9kg pêché dans ce magnifique trou de pêche de Sénabou qui l'année passée était barré de filets en tous sens à la même époque. Comme quoi un minimum de présence est déjà efficace.

Je fais également un petit ratissage dans le secteur identifié du site préhistorique, mais faute de savoir quoi y chercher nous n'y trouvons rien !

L'équipe revient également avec un bébé céphalophe roux. Je n'apprécie pas l'initiative, mais le mal est fait et nous voilà doté d'une mascotte ! Pas sûr cependant qu'elle survive longtemps

Au retour je rends visite au Lamido qui me confirme sa volonté de me soutenir dans les efforts pour le parc ce qui me semble absolument nécessaire. Nous allons réfléchir à un partenariat avec l'état pour la gestion du parc. Si seulement cela pouvait aboutir…

Il envisage également quelques réalisations pour faire de Rey Bouba un haut lieu du tourisme. Si cela se réalise, j'en profiterai pleinement car Boubandjida + Rey + les dinosaures, ça commence à faire un vrai objectif de circuit touristique.

Comme vous le voyez, tout ne va pas si mal !

J'ai oublié ma puce photo et donc, pas de photos…

 

 

 

 

 

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