Du bon et du moins bon !
La dernière quinzaine à été un peu plus
riche en évènements et pour une fois tous ne sont pas si mauvais. Il est vrai
que les échos qui me reviennent de mon blog, en disent qu'il en émane un aspect
général plutôt négatif ! En réalité, pour être immergé depuis longtemps dans
les problèmes, je n'en ai pas vraiment conscience !
Ce coup ci j'ai quelques bonnes nouvelles
: d'abord, j'ai enfin ramené mon ULM à Boubandjida et évidemment ça a été
l'occasion de me rendre compte de l'invasion par les bœufs des bororos, dont
nous pensions que nous serions épargnés cette année en raison des exactions
dont l'ethnie bororo est victime dans le secteur. Malheureusement il n'en est
rien, les troupeaux de bœufs sont bien là mais cette mauvaise nouvelle en vaut
une bonne puisque nous constatons qu'à l'inverse des années passées, ils se
tiennent à l'extérieur du périmètre des pistes… Pour l'instant du moins !
J'en profite pour faire du refoulement,
ce à quoi l'ULM se prête parfaitement. Doublé de quelques coups de fusils
lâchés depuis le sol par une équipe qui à bien voulu participer à la manœuvre,
nous semons la zizanie dans les dizaines de troupeaux qui paissent un peu
partout. L'ULM est l'outil idéal pour ce travail, il permet de repérer les
troupeaux de très loin et d'intervenir sur tous, ce qui serait impossible à
pieds.
Passage au ras des arbres et quelques
coups de corne de brume nous permettent d'effrayer les bœufs qui s'égaient dans
tous les sens.
Il faudra du temps aux Bororos pour
récupérer tous les égarés, et nous espérons que cela suffira à les dissuader de
revenir dans le secteur, ce qui est loin d'être acquis. Dommage, les bororos
sont une ethnie très sympathique, physiquement très beaux, je les aime
beaucoup. Le problème est que ces nomades sont ingérables et n'en font qu'à
leur tête. Ils ne vivent pas de leurs bœufs qu'ils thésaurisent. Leurs
troupeaux sont leur richesse, qu'ils accumulent. Leur croissance est
exponentielle. Ils se nourrissent sur la faune, émondent les arbres par
centaine pour nourrir leurs bœufs, véhiculent les épizooties… bref, un fléau
sous tous les aspects.
L'ULM m'a permis aussi de détecter
quelques braconniers, dont l'un chassait avec des chiens, pratique très
efficace et de plus en plus répandue, qui en plus complique la tache des anti-
braconniers qui se font repérer par les chiens avant de pouvoir intervenir.
Yérima, l'un de mes éléments, me semble
prendre un peu d'ascendant sur les pisteurs du parc et réussit à rassembler un
semblant d'équipe anti braconnage d'où émane un peu de motivation me semble-t-il.
Je fais un peu de formation pour que nous puissions travailler en binômage ULM
équipe au sol. Assez difficile et un plutôt comique…
Si seulement je disposais de quelques
finances pour motiver tout ces gars !
Pour le reste ce sont plutôt des bonnes
nouvelles, l'ULM nous a permis de voir beaucoup d'animaux, plein d'élands,
d'éléphants.
Au sol, nous avons vu des élands, des
éléphants dont un porteur absolument exceptionnel pour le Cameroun, deux fois
la panthère, quelques damalisques et quelques girafes pour lesquels je suis si
inquiet. La grande satisfaction pour moi est d'avoir vu pas mal d'animaux au
nord du parc, sur ces pistes où nous ne voyions plus grand-chose ces dernières
années. Si nous parvenons à maintenir la sécurité dans le secteur nous
pourrions rapidement rendre ce secteur à la visite.
Autre satisfaction aussi, nous nous
rendons aux mayos Sénaroua et Sénabou, d'où en général nous revenons toujours
avec quelques braconniers et des centaines de mètre de filets… ce coup ci rien
! Un braco mis en fuite, quelques traces de pas et surtout, cerise sur le
gâteau, un capitaine de 9kg pêché dans ce magnifique trou de pêche de Sénabou
qui l'année passée était barré de filets en tous sens à la même époque. Comme
quoi un minimum de présence est déjà efficace.
Je fais également un petit ratissage dans
le secteur identifié du site préhistorique, mais faute de savoir quoi y
chercher nous n'y trouvons rien !
L'équipe revient également avec un bébé
céphalophe roux. Je n'apprécie pas l'initiative, mais le mal est fait et nous
voilà doté d'une mascotte ! Pas sûr cependant qu'elle survive longtemps
Au retour je rends visite au Lamido qui
me confirme sa volonté de me soutenir dans les efforts pour le parc ce qui me semble
absolument nécessaire. Nous allons réfléchir à un partenariat avec l'état pour
la gestion du parc. Si seulement cela pouvait aboutir…
Il envisage également quelques
réalisations pour faire de Rey Bouba un haut lieu du tourisme. Si cela se
réalise, j'en profiterai pleinement car Boubandjida + Rey + les dinosaures, ça
commence à faire un vrai objectif de circuit touristique.
Comme vous le voyez, tout ne va pas si
mal !
J'ai oublié ma puce photo et donc, pas de
photos…