A près l'affluence de février, un mois de mars d'un calme… après les événements du Tchad, ceux du Cameroun…Sans commune mesure, ils n'en n'ont pas moins suffit à tarir le filet d'affluence, et nos derniers clients se sont évaporés aux chaleurs naissantes de ce début de période chaude.
Fort heureusement quelques résidents plus conscients de la vrai mesure des choses ont bravé les interdits, et ont osé venir nous voir ! pas de quoi pavoiser, mais au moins tout n'est il pas perdu. Je profite de ce calme relatif pour aller enfin en brousse, marcher un peu, l'occasion de découvrir des coins d'une beauté époustouflante, notamment sur mayo Séna – Oura, où notre présence de plus en plus fréquente parvient à refréner les braconniers…
Une incursion de bœufs à été l'occasion d'une démonstration de force dont je me suis régalé : deux bergers Bororo ont été arrêtés : difficile de fuir, ils étaient perchés dans les arbres, en train d'émonder le feuillage dont ils nourrissent leur bétail, causant très souvent la mort de l'arbre.
Il a fallu pas mal de palabres pour les convaincre de descendre de là … d'autres encore ont été arrêtés trop surpris de notre présence pour songer à fuir ! Après leur avoir expliqué les raisons de leur arrestation, qu'ils jurent au nom de Dieu ignorer avec une mauvaise foi ponctuée de claquement de langue typique de leur langue, nous en relâchons 6 sur les huit. Le lendemain arrivent au campement le propriétaires des bœufs, venus négocier la libération de leurs bergers avec une mauvaise foi encore plus évidente. Après une explication de texte encore plus dissuasive, je leur concède la libération des bergers et leur donne 24 heures pour faire dégager leurs troupeaux, faute de quoi j'abattrai tous les bœufs qu'il me sera possible d'abattre. Je leur promet de vérifier dès le lendemain et leur dis qu'ils pourront s'en rendre compte…
Le lendemain à la première heure je survole leur village en périphérie du parc à quelques mètres du sol et mon survol de contrôle dans le parc me permet de confirmer que tous les bœufs sont sortis… pour combien de temps?
Et qu'aurais je fais si je les avais retrouvé dans le parc ? Rien.
Petit à petit on sent quand même du mieux; les jours fastes je ne vois que cela, les jours sombres je ne vois que les autres… reste à parvenir à rendre les jours fastes plus nombreux que les autres!!!
Au campement par exemple, les animaux se montrent de plus en plus familiers; outre les babouins effrontés de nature, les guibs, jusqu'à cinq en même temps, ne résistent plus à leur gourmandise et s'aventurent à présent à toute heure, y compris en présence des clients pour se gaver des fleurs d'un Albizzia qui jonchent le sol à quelques mètres de la terrasse. Une civette également à pris ses habitudes chez nous, mais surtout les éléphants; après plusieurs séjours nocturnes en face du camp, ils s'aventurent à présent dans le camp, sans encore oser se faufiler entre les cases! Je crains pour l'avenir de nos bananiers, qui nous ont coûté tant d'effort et qui commencent à donner des fruits, mais la satisfaction de leur retour est une grande récompense, obtenue après plus de deux ans d'efforts !
Point de vue chantier, nous achevons la construction de notre poulailler, et le projet FFEM à mis en œuvre le chantier de forage pour l'alimentation en eau du logement du conservateur dont hélas il n'est pas prévu que nous profitions…
Je m'avance également dans la construction d'un petit abri pour l'ULM que je souhaite voir à l'abri de l'ardeur du soleil d'avril et des pluies déjà proches. Je hisse également une manche à air de confection locale sur notre piste d'aviation toute neuve, et elle se dresse au vent avec toute la fierté d'un retour à la vie de cette piste qui n'avait plus connu autant de gloire depuis fort longtemps!
Un long vol sur le parc me permet( aussi de mesurer l'impact de nos efforts; en 2 h 30 de vol je n'ai réussi à trouver qu'une seule clayette de boucannage, et encore dans un coin reculé du parc. Lors de mes premiers vols dans le parc, j'en trouvais à profusion, partout, sans peine …
Bien sûr, je ne me fais pas d'illusion, la partie est loin d'être gagnée, et si le braconnage est loin d'être vaincu, la discrétion que nous avons réussi à imposer aux braconniers est un critère d'appréciation de l'amélioration de la situation.
Les braconniers, s'ils sont contraints d'extraire la viande fraîche ne peuvent porter que le tiers de ce qu'ils porteraient de viande séchée. C'est autant de bêtes sauvées… Par contre, le point négatif est que l'usage des pièges semble en augmentation au détriment des armes à feu. Moins sélectifs, les pièges causent des dégâts considérables, toutes espèces confondues…
Notre plus grosse hantise reste le poison dont l'usage semble encouragé par un prix de revient dérisoire. Et là je ne sais comment lutter?
En cette seconde partie de mars je me rends à Garoua pour accueillir un ami et néanmoins premier "client" de Boubandjida, venu exprès de France pour voir notre faune…
Sorry pour ceux qui aimeraient voir quelques photos, la simple diffusion de ce message me prends un temps considérable en tentatives avortées, et le budget gaspillé à mettre en ligne m'ampute de quelques bières pourtant méritées par le climat qui courre !

Mois de mars

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