ouverture des pistes (suite)
La niveleuse est enfin là ! Enfin, elle
est bien là mais en panne !! Rien de grave heureusement et en cette - déjà –
fin janvier, elle attaque enfin son travail dans le parc. Malheureusement comme
c'était à prévoir, les travaux avancent très lentement; des années sans
intervention mécanique sont à rattraper ! La piste d'accès en particulier est
très dégradée. Malgré un budget officiel d'une vingtaine de millions CFA
annuel, assez régulièrement affecté aux 40 seuls km de la piste d'accès, rien
ou presque n'a jamais été fait ; l'argent s'évapore avant, avec la
bénédiction bienveillante de tous ceux qui profitent de cet argent dont
"on imagine mal à quoi il peut servir au fond de la brousse". Pareil
budget pourrait dans l'absolu servir à l'entretien du réseau de piste complet
pendant deux ans, à l'instar de ce qui se pratique dans les zones de chasse
avoisinantes. Je n'ai guère le choix : si je veux développer un tant soit peu
le tourisme dans le parc il m'en faut passer par là et y être de ma poche. Des
pistes en état sont synonymes d'une meilleure surveillance mais aussi d'une
meilleure fréquentation par les touristes, dont la présence est également
dissuasive pour les braconniers. D'où plus d'animaux, d'où plus de fréquentation,
d'où plus de moyens pour leur entretien etc.
Parlons en de la fréquentation !
L'affluence est en berne et je me pose bien des questions ! Bien sûr je
n'ignorais pas la situation du tourisme au Cameroun et ne me faisait guère
d'illusions ! Je savais même que je subirai pareilles périodes de doute voire
de découragement. J'y suis voilà tout. A
me demander si tous ces efforts sont bien fondés vu le contexte général, il
parait évident que non. Ici tous, noirs ou blancs n'ont qu'une philosophie, leur
profit personnel. Dans un pays en pleine déliquescence, relever le pari que je
relève participe de la maladie mentale… on me l'a répété à l'envie !!
J'ai pourtant envie d'y croire
Un autre problème m'irrite, les
personnels employés par le conservateur, gardes en tête, se refusent à tout
effort. Je me propose de créer de nouvelles pistes, je mets à disposition mes
moyens pour faire ce qui devrait être leur travail et eux se refusent à toute
collaboration. Oh bien sûr je suis conscient d'où je suis et habitué à ce genre
de comportement, mais il n'empêche, la moutarde me monte au nez !
Ils se contentent d'accompagner les
clients et d'encaisser leur 3000 FCFA par jour ce qui représente plus de trois
fois le salaire journalier d'un manœuvre…
Je comptais ouvrir de nouvelles pistes
mais sans leur aide et leur connaissance (très relative) du terrain, je ne peux pas me lancer. Le
conservateur qui me dit approuver mon initiative, n'a transmis aucune consigne…
Nous en sommes là.
J'essaye également de remettre en service
l'ULM mais là encore, même motif. On tente de m'extorquer des sommes
considérables pour valider des documents gratuits…
La gestion de tous ces problèmes est énergivore au possible je suis un peu las, d'autant que la période de fraîcheur s'estompe et que le changement de saison est toujours fatiguant.
J'espère que février sera plus porteur que janvier...