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journal du parc national de Boubandjida
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journal du parc national de Boubandjida
  • Paul Bour présente la vie du parc de Boubandjida au Cameroun (Afrique) : faune, anti-braconnage, protection de l’environnement, écotourisme, observation en U.L.M., safari-photo, ornithologie, pêche, projets de conservation, réintroduction d’espèces.
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21 janvier 2007

Accalmie

En ce début du mois de janvier, les clients se font rares et le temps nous est donné de nous consacrer à peaufiner les travaux. J'en profite pour mener à bien un chantier qui me tient à cœur : la construction d'un four à pain à l'aide de quelques briques réfractaires récupérées dans une cimenterie et d'un fumoir où nous pourrons fumer les poissons pêchés dans les cours d'eau du parc. La pêche ici est un vrai plaisir. On prend fréquemment d’excellents "capitaines" de plus de 15 kilos et des bingas très combatifs de plusieurs kilos. Excellent sous toutes ses formes, je compte bien faire du capitaine fumé une spécialité de Boubandjida!

Parallèlement à ces chantiers, nous poursuivons l'ouverture des pistes à l'aide du camion et étendons petit à petit notre rayon d'action.

La petite saline que j'ai créée en face du campement commence être fréquentée régulièrement par quelques animaux et dès que les eaux encore très abondantes se tariront, nous aurons un spectacle permanent de ce côté-là.

Il fait très frais actuellement et les matins me voient coiffé d'un bonnet de laine et portant un grosse doudoune bien chaude que je porte jusqu'en milieu de matinée. Nous avons même porté nos pulls à midi un jour ce qui je crois ne s'est jamais produit depuis que je suis au Cameroun!

La contrepartie est qu'un fort harmattan persiste depuis de longs jours. Cette brume de poussière levée dans le Sahara, couvre tout d'un voile terne et s'infiltre partout.

Quelques clients nous rendent tout de même visite, parmi eux beaucoup viennent du Tchad tout proche où les événements ne laissent pas aux résidents l'opportunité de faire du tourisme dans le pays. Le malheur des uns…

Je profite aussi de cette période d'accalmie pour faire quelques tours dans le parc et me réjouis de la densité de faune que je trouve. Bien que les éléphants et les élands ne soient pas très présents en raison des brûlis trop récents, on voit beaucoup d'animaux. Nous voyons en particulier fréquemment les buffles, dont un gros troupeau fréquente régulièrement l'entrée du parc.

Ces derniers jours un troupeau d'éléphants séjourne dans les alentours immédiats du camp où l'eau et la verdure sont abondantes.

Le conservateur et moi-même profitons du répit qui nous est donné pour préparer les dossiers en vue du recrutement de volontaires de "Planète Urgence" qui devraient nous assister quelque peu dans diverses tâches dès la fin de saison.

La niveleuse annonce son arrivée pour dans quelques jours et tout le monde se réjouit de cette arrivée qui signifie la vrai renaissance du parc; bientôt nous pourrons aller revoir des endroits où plus personne n'a mis les pieds depuis fort longtemps et bien que je ne me fasse guère d'illusion sur ce que nous y trouverons, j'ai hâte d'y être.

 

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